Quoi de mieux pour
commencer qu'une présentation de comics ! J'ai récemment découvert cette
nouvelle série : Suiciders,
de l'énorme Lee Bermejo au scénario et au dessin et Matt Hollingsworth aux
couleurs, publié pour le label Vertigo-Urban Comics/Dargaud. Lee Bermejo est
d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je me suis intéressé à cette
série. C'est un dessinateur très renommé, ayant notamment travaillé sur Batman
: Noël, 100 Bullets ou plus récemment la série Batman/Superman. Il
est également connu pour son Joker. Pour Matt Hollingsworth, je ne le
connaissais pas avant de voir qu'il avait travaillé sur Preacher et Hellblazer.
Quelques raisons de plus pour me lancer dans la lecture ! :p
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La couverture plutôt badass |
"Entre les murs de
New Angeles, seuls les plus forts ont une chance de survivre. Tandis que les
habitants vivent au rythme de la violence et de la pauvreté, une nouvelle forme
de divertissement fait son apparition : des combats à morts de gladiateurs
devenus machines de guerre, les Suiciders.
Parmi eux, le Saint s'est donné la mission de nettoyer la cité des indésirables
et ainsi rebâtir les fondations d'un monde meilleur. Mais l'homme aussi a ses
secrets et certains pourraient remettre en cause ces nobles motivations."
La preview, longue mais
pas trop, accompagnée d'une couverture plutôt badass donne déjà envie. C'est la
première série Vertigo que j'ai le courage de commencer dès sa sortie, même si
j'avais déjà été attiré par Scalped ou 100 bullets. Certes, aux
premiers abords, les problématiques semblent être du déjà vu, une dystopie
post-apocalyptique comme on en voit souvent, pourtant Suiciders apporte une analyse très bien ficelée de ces sujets très
complexes à développer dans un univers pour le moment un peu restreint.
Commençons par une
analyse graphique. Les dessins et designs des personnages, principaux comme secondaires,
parfois exagérés mais pas excessivement, sauf peut-être au niveau de leur musculature,
offrent un univers à la fois sombre et regorgeant de détails. Le premier
contact est donc réussi, mais étant donné que je e suis pas un expert, je ne
vais pas m’attarder sur ce point :p.
Parlons de cette
intrigue. Se projeter dans une société aussi inégalitaire que celle de Suiciders est chose difficile. Pourtant,
l’opposition entre la richesse et les privilèges capturés par une élite et la
pauvreté de la majorité, tout cela dans un Los Angeles ravagé par un
tremblement de terre, est très réussi, car Lee Bermejo démarque bien ces deux
univers diamétralement opposés, et n’apporte aucune confusions. L’intrigue
autour de qui tirent les ficelles et la psychologie du Saint, le personnage principal,
est très profonde, puisqu’elle regroupe à la foi la recherche d’une identité
perdue et le rôle qu’on lui impose dans la société, rôle dont il est dégouté et
qu’il ne veut plus assumer. Cet esprit de rébellion transforme le Saint au
cours de l’histoire, car il apparaissait relativement antipathique dès les premières
pages pour ensuite devenir un véritable mystère. Ce retournement est l’un des
points forts de ce tome 1. Car les deux histoires développées en parallèle,
entre le Saint et la société de privilèges d’une part et l’autre personnage
(qui reste une énigme) et la pauvreté d’autre
part, permettent d’englober de très nombreux sujets, car tous les maux de la
société y sont présents : corruption, inégalités, quête d’identité, exode
des plus pauvres (passeurs) etc…
Les combats de gladiateurs, véritable attraction
de ce New Angeles détruit, doit être interprété au-delà de simples combats à mort,
car tous les détails qui les entourent les rendent symboliques aux yeux des
deux blocs de la société. Des mafias recrutant des combattants pour se faire de
l’argent, la mystérieuse organisation derrière les combats « pros »...
De plus, le réalisme des combats donnent de très belles planches sur lesquelles
on peut rester quelques minutes pour regarder tous les détails.
Ce qui est excellent,
c’est que énormément de détails restent dans l’ombre, et que l’on peut
s’imaginer plein de scénarios possibles. La véritable identité des
protagonistes, le « pourquoi » et le « comment » sont-ils
arrivés là, sont encore dans l’ombre et c’est tout ce qui est excitant dans ce
premier tome. Avec assez de recul et une seconde lecture, on se rend vraiment
compte que Lee Bermejo n’aborde pas ces sujets d’une façon classique ou facile,
mais très profonde et détaillée.
Evidemment, je ne veux
pas spoilé quoique ce soit mais ce tome 1 est une mine de questions et de
problématiques autour de sujets très complexes, mais si on ne veut pas se
prendre la tête, c’est quand même une bonne lecture avec de bons graphismes et
des bonnes bastons ;). Le fait d’avoir transformé ces sujets de cette
façon est pour moi source de grande satisfaction, et mon esprit a beaucoup
fonctionné, au contraire de certaines autres séries un peu simplistes.
Suiciders, Tome 1, de Lee Bermejo et Matt
Hollingsworth, Urban Comics Vertigo, à 15 euros.
Grayson.
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