dimanche 22 mai 2016

SUICIDERS, la nouvelle grand série chez Vertigo ?

Quoi de mieux pour commencer qu'une présentation de comics ! J'ai récemment découvert cette nouvelle série : Suiciders, de l'énorme Lee Bermejo au scénario et au dessin et Matt Hollingsworth aux couleurs, publié pour le label Vertigo-Urban Comics/Dargaud. Lee Bermejo est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je me suis intéressé à cette série. C'est un dessinateur très renommé, ayant notamment travaillé sur Batman : Noël, 100 Bullets ou plus récemment la série Batman/Superman. Il est également connu pour son Joker. Pour Matt Hollingsworth, je ne le connaissais pas avant de voir qu'il avait travaillé sur Preacher et Hellblazer. Quelques raisons de plus pour me lancer dans la lecture ! :p

La couverture plutôt badass

"Entre les murs de New Angeles, seuls les plus forts ont une chance de survivre. Tandis que les habitants vivent au rythme de la violence et de la pauvreté, une nouvelle forme de divertissement fait son apparition : des combats à morts de gladiateurs devenus machines de guerre, les Suiciders. Parmi eux, le Saint s'est donné la mission de nettoyer la cité des indésirables et ainsi rebâtir les fondations d'un monde meilleur. Mais l'homme aussi a ses secrets et certains pourraient remettre en cause ces nobles motivations."

La preview, longue mais pas trop, accompagnée d'une couverture plutôt badass donne déjà envie. C'est la première série Vertigo que j'ai le courage de commencer dès sa sortie, même si j'avais déjà été attiré par Scalped ou 100 bullets. Certes, aux premiers abords, les problématiques semblent être du déjà vu, une dystopie post-apocalyptique comme on en voit souvent, pourtant Suiciders apporte une analyse très bien ficelée de ces sujets très complexes à développer dans un univers pour le moment  un peu restreint.

Commençons par une analyse graphique. Les dessins et designs des personnages, principaux comme secondaires, parfois exagérés mais pas excessivement, sauf peut-être au niveau de leur musculature, offrent un univers à la fois sombre et regorgeant de détails. Le premier contact est donc réussi, mais étant donné que je e suis pas un expert, je ne vais pas m’attarder sur ce point :p.

Parlons de cette intrigue. Se projeter dans une société aussi inégalitaire que celle de Suiciders est chose difficile. Pourtant, l’opposition entre la richesse et les privilèges capturés par une élite et la pauvreté de la majorité, tout cela dans un Los Angeles ravagé par un tremblement de terre, est très réussi, car Lee Bermejo démarque bien ces deux univers diamétralement opposés, et n’apporte aucune confusions. L’intrigue autour de qui tirent les ficelles et la psychologie du Saint, le personnage principal, est très profonde, puisqu’elle regroupe à la foi la recherche d’une identité perdue et le rôle qu’on lui impose dans la société, rôle dont il est dégouté et qu’il ne veut plus assumer. Cet esprit de rébellion transforme le Saint au cours de l’histoire, car il apparaissait relativement antipathique dès les premières pages pour ensuite devenir un véritable mystère. Ce retournement est l’un des points forts de ce tome 1. Car les deux histoires développées en parallèle, entre le Saint et la société de privilèges d’une part et l’autre personnage (qui reste une énigme) et la  pauvreté d’autre part, permettent d’englober de très nombreux sujets, car tous les maux de la société y sont présents : corruption, inégalités, quête d’identité, exode des plus pauvres (passeurs) etc…
 Les combats de gladiateurs, véritable attraction de ce New Angeles détruit, doit être interprété au-delà de simples combats à mort, car tous les détails qui les entourent les rendent symboliques aux yeux des deux blocs de la société. Des mafias recrutant des combattants pour se faire de l’argent, la mystérieuse organisation derrière les combats « pros »... De plus, le réalisme des combats donnent de très belles planches sur lesquelles on peut rester quelques minutes pour regarder tous les détails.



Ce qui est excellent, c’est que énormément de détails restent dans l’ombre, et que l’on peut s’imaginer plein de scénarios possibles. La véritable identité des protagonistes, le « pourquoi » et le « comment » sont-ils arrivés là, sont encore dans l’ombre et c’est tout ce qui est excitant dans ce premier tome. Avec assez de recul et une seconde lecture, on se rend vraiment compte que Lee Bermejo n’aborde pas ces sujets d’une façon classique ou facile, mais très profonde et détaillée.
Evidemment, je ne veux pas spoilé quoique ce soit mais ce tome 1 est une mine de questions et de problématiques autour de sujets très complexes, mais si on ne veut pas se prendre la tête, c’est quand même une bonne lecture avec de bons graphismes et des bonnes bastons ;). Le fait d’avoir transformé ces sujets de cette façon est pour moi source de grande satisfaction, et mon esprit a beaucoup fonctionné, au contraire de certaines autres séries un peu simplistes.



Voilà pour ce premier article, j‘espère qu’il vous aura plu et donné envie de lire Suiciders ! Réagissez si ça vous fait plaisir ! J




Suiciders, Tome 1, de Lee Bermejo et Matt Hollingsworth, Urban Comics Vertigo, à 15 euros.
                                                                                                                                     




Grayson.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire