mercredi 25 mai 2016

L’univers cinématographique de DC : Trop en retard et trop de précipitation ?

Marvel a depuis 2008 créée un univers cinématographique autour de ses héros si vaste et si réussi, avec des films à succès même sur des terrains ou on ne les attend pas (Les Gardiens de la Galaxie, Ant-Man…), qu’il semble difficile voire impossible d’essayer de rivaliser avec le géant de Disney. A première vue, DC a tout ce qu’il faut pour se mettre à la hauteur de son éternel rival : Batman, Superman, Green Lantern, et des méchants comme le Joker, Darkseid,  Sinestro,  Nekron… Tout semble propice à la création d’un univers ciné semblable à celui de Marvel. Cependant, le retard accumulé par la franchise et les quelques navets qui l’ont accompagné (Green Lantern est un navet, oui, on peut le dire…) sans véritable connexion entre les films est fort dommage. Bien sûr, il y a eu les Batman de Nolan, mais dans un univers qui leur est propre. Nous allons traiter ici de l’univers connecté que souhaite créer DC, notamment à partir de Batman vs Superman et de tous les projets annoncés.


Récemment, DC a révélé que Geoff Johns allait être à la tête de  son univers cinématographique. Cet homme, que l’on ne présente plus dans le monde des comics, responsable d’un renouveau incroyable de Green Lantern notamment, est peut-être le Joss Whedon dont DC avait besoin pour mettre ce projet à bien. DC a donc toutes les bases. Elles sont solides et prometteuses. Mais la prochaine étape sera clé dans la réalisation de leurs espérances : produire des longs métrages de qualité capables de rivaliser avec la vague de films à succès « Marvelienne ».


Personnellement, j’ai toujours été plus DC que Marvel, j’ai dévoré une pile monstrueuse de comics Batman, Nightwing (d’où mon pseudo), Green Lantern, Aquaman etc… Et voir que certaines franchises ne sont toujours pas exploitées au cinéma me fait un peu mal au cœur. Pourtant le projet maintenant lancé par DC est plus qu’attrayant, mais gare à ne pas trop se précipiter.
Car oui, le projet est beau, mais pour le moment, la réalisation nous laisse un peu sur notre faim. Batman vs Superman nous a fait monter dans un vrai ascenseur émotionnel. Deux heures fantastiques autour de leur duel et un débat profond et passionant, et une dernière demi-heure catastrophique à cause d’un Doomsday réduit à un méchant secondaire sans relief… 
Mais, dans son ensemble et malgré quelques petits points, j’ai tout de même adoré le film grâce à Batman, et à tout le sérieux, la profondeur de la problématique, la réalisation, l’adaptation incroyable aux comics de Miller, la violence et beaucoup d’autres points. Dommage de tout avoir gâché avec un combat final sans légitimité

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Le projet : Quelles armes face aux Avengers ?

Le Batman de Ben Affleck et son film solo va bien sûr être le fer de lance  du renouveau de DC. Tout le monde veut le revoir. Avec, s’il vous plaît DC, un Robin, pourquoi pas déjà un Dick Grayson sachant que c’est probablement Jason Todd qui sera l’intrigue du prochain film. Superman est déjà en place, et apparaît solide, sérieux et d’une rare et surprenante profondeur dans BvS. Mais il est plus intéressant d’étudier ce qui vient avec eux. Le reste de la Justice League.

Photo de tournage de Wonder Woman avec Gal Gadot

-     Wonder Woman : Son film est également prévu, le personnage apparaissant déjà dans BvS. Même si je n’ai jamais été un grand fan de Wonder Woman, notamment de son renouveau dans le New 52 (comics),  je dois admettre que sa courte apparition dans le film m’a agréablement surpris. Je pense quand même qu’elle a évolué dans l’ombre de Batman et de Superman. Un film solo ne peut que la projeter sur le devant de la scène et montrer, j’espère, grâce à un bon scénario, ce dont elle est capable, et de se hisser au niveau des deux icônes pour former ce « trio magique », clé de voute de la Justice League.

-          The Flash. Sujet très complexe que celui-ci. En effet, tous ceux qui regardent la série The Flash auraient je pense souhaiter voir Grant Gustin l’incarner au cinéma. Mais la problématique est bien plus difficile autour du speedster. Pendant la vision de Bruce Wayne, on voit Flash le prévenir. Lui dire de trouver les membres de la Justice League et de la former. Cette apparition, soudaine, ou on voit un Flash dans une armure qui peut nous faire penser à celle d’Injustice (récit ou Superman devient un tyran mondial ), aura-t-elle une réelle influence sur l’univers cinématographique de DC ? Je pense que oui. Cette vision fait partie de la trame qui va pousser Bruce à aller chercher les individus qu’on voit dans les dossiers de Luthor, et tout ce processus va bien sûr mener au film Justice League ou ils seront sûrement réunis face à Darkseid. Soulignons le rôle de Flash dans les comics. Dans Flashpoint, on se rend bien compte à quel point il peut être important pour l’univers que veulent créer DC.

La belle bande de Suicide Squad (Margot Robbie, Will Smith..)

-          Cyborg et Suicide Squad : Pour Cyborg, on a encore trop peu d’informations pour se prononcer. Mais les origines du personnage, liées à Darkseid dans le new 52, confirme peut-être la lente trame appliquée par DC. Pour Suicide Squad, les retours sont déjà fantastiques. Certains disent que DC aurait dû commencer par ce film plutôt que par BvS. Une Harley Quinn de Margot Robbie apparemment incroyable. Vivement la sortie officielle pour voir comment le film s’intègre à l’univers. Mais tous ces personnages pourraient de plus être des tremplins vers d’autres projets.

-          Un article entier sera prévu pour mes petits préférés : Aquaman et Green Lantern. ;)

Très clairement, on cerne le projet autour de ces personnages. Cependant un autre défi attend DC. On connaît leur tendance à réaliser des films sombres, d’une part car leurs personnages sont plus violents et sombres que ceux de Marvel, et d’autre part car il est impossible de faire autrement pour certains personnages comme Batman. Zack Snyder a d’ailleurs démontré son attrait pour cette ambiance particulière dans Man of Steel, et, pour moi, il a donné cette dimension supérieure au personnage, un personnage souvent traité trop simplement par le passé.
  
Mais cet aspect sombre est un défi en lui-même, car il faut réussir à convaincre l’opinion publique, réussir à attirer avec autant de violence, en comparaison avec l’univers plus accueillant de Marvel. Il est clair qu’entre un Spiderman adolescent et foufou, et un Aquaman effrayant et moins populaire que l’araignée, le choix des spectateurs est vite fait. Cela pose la question de savoir si les héros de DC seront à la hauteur de la phase 3, que j’ai décryptée dans l’article précédent. Marvel s’essaye à la violence de leur côté également : Deadpool, Rated-R, a eu un succès monstre, et j’attends de voir ce qu’un film comme le prochain Wolverine, lui aussi prévu -18, avec une ambiance plus froide que Deadpool, donnera sur grand écran.


Personnellement, cet univers plus sombre me convient très bien. Car l’adaptation n’en sera que plus réussie, notamment pour le Batman d’Affleck qui surpasse toutes mes attentes. Mais je comprends les appréhensions. Car un fait est inévitable : Même si leurs objectifs sont différents, les productions de DC et de Marvel seront toujours comparées, et survivre à cette comparaison sera très dur pour un univers DC en construction et déjà décrié face à un Marvel bien installé sur son trône.
DC a le potentiel, les héros pour concurrencer Marvel. Suicide Squad se présente un peu comme les Gardiens de la Galaxie de DC pour alléger un peu le sérieux de l’univers ciné.


Ainsi, DC peut compter sur des figures de confiance pour pérenniser leurs modèles : Geoff Jones, Zack Snyder… Tout pour réussir, mais gare à ne pas aller trop vite pour garder une cohérence et la qualité que l’on recherche quand on va voir un film comme Batman ou Superman. La précipitation pourrait engendrer des maladresses de scénario qui pourraient déstabiliser certains aspects, personnages, story lines. Ne surtout pas tout miser sur Batman, mais savoir équilibrer les point forts, faire oublier les points faibles.

Tel est le défi du DCCU !

A la prochaine pour un nouveau Road Trip J

Grayson.

lundi 23 mai 2016

MARVEL : CE QUI NOUS ATTEND EN PHASE 3 : Un défi insurmontable ?

On le sait, l’univers cinématographique de Marvel s’est transformé, depuis le premier Iron Man en 2009, en un véritable phénomène de mode, une industrie géante pondant des blockbusters plusieurs fois par an. Mais alors que la phase 2 vient de se terminer, et que la phase 3 est déjà source des plus grandes attentes, on peut à juste titre se demander si cet élan sera aussi réussi que l’ont été les deux premières phases. Civil War est le premier opus de cette nouvelle ère, et a définitivement clôturé la phase 2. Après Captain America : Le soldat de l’hiver, et avec un film aussi ambitieux que Civil War, il était difficile de placer la barre aussi haute.

 
CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR, Coup de poker réussi ?


Le principal point fort est que l’introduction à la phase 3 est pleinement réussie. A la fin de la séance, on redemande du Black Panther et du Spiderman, et tant mieux ! Leur film est déjà programmé. La transition vers un univers encore plus large se fait lentement mais sûrement. Moi qui adore Spiderman, la version de Tom Holland m’a beaucoup plu, un Peter Parker encore plus jeune, un peu fou, qui colle très bien au Spiderman des comics que j’ai pu lire, un peu dans la même veine que l’Amazing Spiderman des comics. Ant-Man, Vision, La sorcière rouge, autrement dit le renouveau des héros Marvel est bien mis en avant. (Avant-gout de la relation Vision/Sorcière Rouge ? J )

Là aussi. C’est un point fort : l’adaptation au livre d’origine. Civil War figure dans mon top 5 des meilleures story-lines de Comics. Ma série favorite chez Marvel. C’est un épisode monstre de l’histoire de Marvel, et il est sur le principe très risqué d’en faire une adaptation. Bien sûr, avant le film, on ne doit pas s’attendre à la copie conforme du scénario car ceci est impossible. En intégrant Civil War après Ultron et Le soldat de l’hiver, les frères Russo se sont pourtant très bien débrouillés. Une adaptation efficace à l’univers en place, sans oublier l’âme du livre.
Et c’était le principal défi du film. S’adapter d’une part au nombre grandissant de héros et d’autre part à Civil War à proprement parlé. La thématique est respectée, la problématique autour de la loi de recensement, ajoutée à celle autour de Bucky, pose les bonnes questions, et grâce à un script et des dialogues très bien écrits, permettent d’avoir deux points de vue parfaitement compréhensibles par le spectateur, notamment pendant le dialogue de la Tour Avengers. La prison 42 est une bonne alternative, efficace, à la zone négative des comics. Cependant certains points sont un peu rapides : La prise de conscience  de Tony avec Charles Spencer est pour moi un peu accélérée. A part certains petits points scénaristiques, Civil War est donc une adaptation très habile et efficace au MCU, même si bien sûr, le film a ses points faibles :

ATTENTION : SPOILERS EN APPROCHES.

On peut voir en Zemo le premier point faible. La psychologie du personnage est maniée à la perfection. Daniel Brühl le joue très bien. Il est très intéressant, et j’aimerai vraiment le revoir. Le seul problème, c’est qu’au milieu de tous ces événements, le manque de connaissances qu’on a de lui avant le film lui joue des tours. J’aimerai le revoir. Mais j’aurai aimé le voir avant. Son background est trop rapidement traité, on apprend ses origines seulement à la fin dans son face à face avec T’Challa. C’est dommage. Sa première apparition et sa VF sont réussies – le « Je m’appelle Zemo » est pour moi un moment fort du film-. Zemo, si on le revoit, aura la carrure d’un génie du crime face à des héros divisés.

Divisés ? Là est ma plus grosse déception, le seul point noir du film. Car elle nous donne l’impression d’un statu quo, que même après tout ce qui s’est passé, Tony et Cap restent potes comme jamais et si l’un a une embrouille, il appelle l’autre pour faire un nouveau Avengers et c’est réglé. Non. C’est dommage. J’espère que Civil War aura plus de répercussions sur la psychologie des personnages que ça ! Surtout avec un Thor qui va revenir et qui va faire face à ces nouvelles rivalités.

Bien sûr j’ai beaucoup parlé des défauts. Mais Civil War est réalisé de mains de maîtres par les frères Russo qui ont insufflé le même esprit que le soldat de l’hiver. Cela reste un grand moment de divertissement, des effets spéciaux maîtrisés, un script et un scénario géniaux grâce aux comics, des nouveaux personnages supers etc... Un film à voir, très certainement. Civil War se hisse au niveau des meilleurs films Marvel, à savoir Cap 2, Iron Man et Avengers. (classement personnel :p )


Que doit-on alors de la phase 3 ?


Black Panther et Spiderman : Homecoming sont bien sûr les deux volets que l’on veut voir en sortant de la salle. J’ai hâte de voir ce que Marvel va faire de la franchise Spiderman, qui est enfin de retour à la maison. Stan Lee a récemment approuvé la version de Tom Holland, donc on ne peut qu’être impatients ! C’est aussi un grand plaisir de voir enfin Black Panther sur le devant de la scène. Et la scène post générique donne envie de se projeter au Wakanda. Pour Ant-Man, je suis partagé. J’ai relativement apprécié le film et j’ai adoré son apparition dans Civil War. Quant à Dr Strange, son premier trailer en jette, et s’il est bel et bien lié à la dernière pierre d’infinité, le film risque d’être encore plus excitant.

J’attends énormément de Thor : Ragnarok. D’une part, je ne sais pas quel angle Marvel va aborder, surtout quand on voit les personnages au casting. Je ne pense pas qu’ils puissent faire de Skurge un grand vilain si Loki n’est pas présent, et la story-line Ragnarok est trop vaste pour un seul film Thor. J’attends non seulement Loki, mais aussi l’introduction des pierres d’infinités, de Thanos. Le film sort un an avant la première partie d’Infinity Wars, et avec un Thor qui n’est pas sur terre, c’est la meilleure façon d’introduire cette nouvelle dimension à l’univers cinématographique, avec bien sûr... Les gardiens de la Galaxie : Volume 2. Un premier opus sensationnel, inattendu, qui pourrait bien nous sensibiliser avec plus de rigueur aux pierres d’infinités et à Thanos et ses sbires. (J’espère aussi que la bande son sera aussi géniale.)

La problématique autour de la phase trois est donc simple : Marvel va-t-il être capable d’intégrer autant de héros en vue d’Infinity Wars, et l’ensemble aura-t-il une cohérence avant tant de personnages que nous aimons à développer ? Rien que dans Civil War, il était parfois difficile de se situer. Alors avec Thor, Hulk, Dr Strange et peut-être les Gardiens de la Galaxie, je comprends pourquoi Infinity Wars sera en deux parties, et j’espère que le train ne perdra pas quelques wagons, car négliger des personnages serait dommage. Un bon script et des personnages maîtrisés sont deux choses clés, réussites à merveille dans Le Soldat de l’Hiver, mais là est le défi herculéen de Marvel : La quantité augmente, mais la qualité suivra-t-elle ?


Voilà pour cet article, n’hésitez pas à réagir dans les commentaires et sur Facebook J
En lien, une petite scène coupée d’Avengers annonçant un peu les pierres J




A la prochaine pour un nouveau Road Trip !

Grayson.

dimanche 22 mai 2016

SUICIDERS, la nouvelle grand série chez Vertigo ?

Quoi de mieux pour commencer qu'une présentation de comics ! J'ai récemment découvert cette nouvelle série : Suiciders, de l'énorme Lee Bermejo au scénario et au dessin et Matt Hollingsworth aux couleurs, publié pour le label Vertigo-Urban Comics/Dargaud. Lee Bermejo est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles je me suis intéressé à cette série. C'est un dessinateur très renommé, ayant notamment travaillé sur Batman : Noël, 100 Bullets ou plus récemment la série Batman/Superman. Il est également connu pour son Joker. Pour Matt Hollingsworth, je ne le connaissais pas avant de voir qu'il avait travaillé sur Preacher et Hellblazer. Quelques raisons de plus pour me lancer dans la lecture ! :p

La couverture plutôt badass

"Entre les murs de New Angeles, seuls les plus forts ont une chance de survivre. Tandis que les habitants vivent au rythme de la violence et de la pauvreté, une nouvelle forme de divertissement fait son apparition : des combats à morts de gladiateurs devenus machines de guerre, les Suiciders. Parmi eux, le Saint s'est donné la mission de nettoyer la cité des indésirables et ainsi rebâtir les fondations d'un monde meilleur. Mais l'homme aussi a ses secrets et certains pourraient remettre en cause ces nobles motivations."

La preview, longue mais pas trop, accompagnée d'une couverture plutôt badass donne déjà envie. C'est la première série Vertigo que j'ai le courage de commencer dès sa sortie, même si j'avais déjà été attiré par Scalped ou 100 bullets. Certes, aux premiers abords, les problématiques semblent être du déjà vu, une dystopie post-apocalyptique comme on en voit souvent, pourtant Suiciders apporte une analyse très bien ficelée de ces sujets très complexes à développer dans un univers pour le moment  un peu restreint.

Commençons par une analyse graphique. Les dessins et designs des personnages, principaux comme secondaires, parfois exagérés mais pas excessivement, sauf peut-être au niveau de leur musculature, offrent un univers à la fois sombre et regorgeant de détails. Le premier contact est donc réussi, mais étant donné que je e suis pas un expert, je ne vais pas m’attarder sur ce point :p.

Parlons de cette intrigue. Se projeter dans une société aussi inégalitaire que celle de Suiciders est chose difficile. Pourtant, l’opposition entre la richesse et les privilèges capturés par une élite et la pauvreté de la majorité, tout cela dans un Los Angeles ravagé par un tremblement de terre, est très réussi, car Lee Bermejo démarque bien ces deux univers diamétralement opposés, et n’apporte aucune confusions. L’intrigue autour de qui tirent les ficelles et la psychologie du Saint, le personnage principal, est très profonde, puisqu’elle regroupe à la foi la recherche d’une identité perdue et le rôle qu’on lui impose dans la société, rôle dont il est dégouté et qu’il ne veut plus assumer. Cet esprit de rébellion transforme le Saint au cours de l’histoire, car il apparaissait relativement antipathique dès les premières pages pour ensuite devenir un véritable mystère. Ce retournement est l’un des points forts de ce tome 1. Car les deux histoires développées en parallèle, entre le Saint et la société de privilèges d’une part et l’autre personnage (qui reste une énigme) et la  pauvreté d’autre part, permettent d’englober de très nombreux sujets, car tous les maux de la société y sont présents : corruption, inégalités, quête d’identité, exode des plus pauvres (passeurs) etc…
 Les combats de gladiateurs, véritable attraction de ce New Angeles détruit, doit être interprété au-delà de simples combats à mort, car tous les détails qui les entourent les rendent symboliques aux yeux des deux blocs de la société. Des mafias recrutant des combattants pour se faire de l’argent, la mystérieuse organisation derrière les combats « pros »... De plus, le réalisme des combats donnent de très belles planches sur lesquelles on peut rester quelques minutes pour regarder tous les détails.



Ce qui est excellent, c’est que énormément de détails restent dans l’ombre, et que l’on peut s’imaginer plein de scénarios possibles. La véritable identité des protagonistes, le « pourquoi » et le « comment » sont-ils arrivés là, sont encore dans l’ombre et c’est tout ce qui est excitant dans ce premier tome. Avec assez de recul et une seconde lecture, on se rend vraiment compte que Lee Bermejo n’aborde pas ces sujets d’une façon classique ou facile, mais très profonde et détaillée.
Evidemment, je ne veux pas spoilé quoique ce soit mais ce tome 1 est une mine de questions et de problématiques autour de sujets très complexes, mais si on ne veut pas se prendre la tête, c’est quand même une bonne lecture avec de bons graphismes et des bonnes bastons ;). Le fait d’avoir transformé ces sujets de cette façon est pour moi source de grande satisfaction, et mon esprit a beaucoup fonctionné, au contraire de certaines autres séries un peu simplistes.



Voilà pour ce premier article, j‘espère qu’il vous aura plu et donné envie de lire Suiciders ! Réagissez si ça vous fait plaisir ! J




Suiciders, Tome 1, de Lee Bermejo et Matt Hollingsworth, Urban Comics Vertigo, à 15 euros.
                                                                                                                                     




Grayson.