samedi 24 décembre 2016

Rogue One, A Star Wars Story, la critique.

Bonjour et bienvenue dans un nouveau Road Trip consacré à la critique du premier spin-off de Star Wars : Rogue One, a Star wars Story. Que dire en introduction ? Même la rédaction d'une critique est un grand défi lorsqu'il s'agit de s'attaquer à la saga la plus monumentale de l'histoire du cinéma de science fiction. 


Mais cette fois-ci, Rogue One n'englobe pas seulement l'univers de George Lucas, mais aussi le Star Wars Extended Universe tout entier. Depuis Star Wars : La revanche des Siths, qui n'avait pas fait l'unanimité, les adaptations se sont multipliées. Dessins animés Clone Wars, jeux vidéos, comics... L'univers étendu n'a jamais été aussi complet. Et dans cette multitude d'événements éligibles à une adaptation cinématographique, les studios Disney ont choisi l'escadron Rogue One. Ce film marque le début des spin off de Star Wars depuis que Disney avait manifesté leur volonté de non seulement continuer la saga, mais aussi réaliser d'autres films annexes, des spin-offs, comme Rogue One ou le futur film sur Han Solo.

Rogue One est un escadron de la flotte rebelle qui fut notamment impliqué dans les batailles de Hoth et d'Endor. Associé à des noms comme Luke Skywalker ou Wedge Antilles, ce spin-off raconte pourtant l'histoire de l'obtention des plans de l'étoile de la mort, ces mêmes plans que l'on voit apparaître depuis Clone Wars, ou Star Wars 2. 

Et ce film est une complète réussite.

Je l'ai dis, lorsque l'on s'attaque à Star Wars, il est difficile de proposer quelque chose que nous spectateurs ne devons pas immédiatement comparer ou associer à la saga en cours. Un défaut à éviter aurait également été de complètement se dissocier de ce qui s'est passé dans la trilogie originelle. Dans Rogue One, la saga a été très bien respectée. D'une part, il n'est pas nécessaire d'être incollable sur Star Wars pour comprendre qui est qui et quels sont les enjeux. D'autre part, les connaisseurs seront très heureux. De l'apparition furtive du sénateur Organa, à certains easter eggs, en passant par la modélisation incroyable de Tarkin et de Léia, et l'ambiance générale du film, tout respire Star Wars, au même titre qu'un grand volet de la saga. Difficile de s'étendre sur le scénario. Solide, haletant par moments, il est parfaitement adapté à un one-shot et est un parfait prequel à l'épisode 4. 

"I'm one with the Force, and the Force is with me".


Les nouveaux personnages peuvent être adorés comme incompris. Le fait que tout l'escadron présenté, sans exception, meurt pendant le film peut paraître décevant, mais est en fait parfaitement logique. Bien que ces personnages soient badass et attachants, le spectateur n'a pas réellement le temps de s'y attacher du fait de la mort progressive de tout l'escadron. 

Pourtant, avec du recul, leur mort ne fait qu'élever leur importance et leur gloire, alors que cet escadron s'est formé telle une Star Wars's Suicide Squad. Le pilote déserteur de l'Empire, le fidèle serviteur de la cause rebelle, Jyn Erso, fille d'un scientifique impliqué de force par l'Empire dans la construction de l'étoile de la mort, Chirrut et Baze, les deux inséparables, et un droïde reprogrammé. Chacun de ces héros apporte sa pierre à l'édifice, et chacune de ses pierres est inédite dans Star Wars. Contrairement à Star Wars 7, on ne peut comparer ces personnages avec ceux qu'on a déjà vu précédemment dans la saga. Certes, certains d'entre eux sont assez clichés, mais ils se fondent à la perfection dans cet environnement de guerre et de tension inter galactique. De plus, beaucoup de nouvelles planètes et de nouvelles races nous sont présentées tout au long du film. J'ai été particulièrement fan de la scène ou on peut voir une immense statue Jedi détruite et s'enfouissant progressivement dans le sable, et donc dans l'oubli. 

Ce film n'est pas qu'une "Star Wars Story", c'est un voyage passionnant dans l'univers tout entier de Star Wars.


Quand aux méchants, ils ont toujours été impressionnants dans la saga. De Maul à Dooku, de Palpatine à Tarkin. Ici, l'Empire est de retour plus puissant que jamais. Bien sûr, comme teasé dans la bande annonce, il y avait le plus grand méchant de l'histoire du cinéma : Dark Vador. Les quelques scènes ou il est présent sont pratiquement déjà cultes. Sa forteresse dans la lave qui nous rappelle Mustafar, la seule apparition de sabre laser du film, que je ne souhaite pas spoiler pour que vous en profitiez à 100% au cas ou vous ne l'auriez pas vu. Il est LA figure de l'Empire :  l'ombre, la menace qui plane sur la Rébellion durant tout le film. 

Pourtant, Rogue One évite l'analyse manichéenne de Star Wars comme il est possible de le faire avec la trilogie originelle. Même si on distingue les deux blocs, certains personnages nuancent leur opposition. La relation entre Cassian et Jyn est l'une des plus intéressantes. Jyn met en doute la légitimité des décisions du clan Rebelle, et cela affecte progressivement Cassian, qui est pourtant l'archétype du soldat Rebelle qui a tout sacrifié pour cette cause. Son comportement évolue tout au long du film et tourne autour des actions de Jyn. 

La claque est également visuelle. Je trouve la 3D utile, notamment pour les scènes de destruction massive causées par l'étoile de la mort. Ces scènes de destruction figurent parmi mes préférées de tout le film. Pendant Star Wars 7, j'avais été impressionné par la scène de génocide après l'utilisation de la nouvelle arme du First Order. Le regard sur le visage des victimes, l'ambiance sonore et lumineuse de l'instant. Les premières démonstrations de la puissance destructrice de l'étoile de la mort sont assez similaires et sont aussi bien réussies. La destruction de Jedha City est remarquable. Le comportement de Saw Guerrera, le moment ou il se rend compte de l'échec de sa vendetta contre l'Empire, de son impuissance, et de la supériorité immense de l'Empire sur la Rebellion, nous laisse l'impression que tout le monde est condamné, et que le "nouvel espoir" de l'épisode 4 n'existe pas, ou plus.

En conclusion, si vous découvrez Star Wars, ou si vous êtes un inconditionnel, allez voir ce film. Ce voyage dans l'univers de Star Wars vous fera découvrir son incroyable diversité et une histoire et des personnages qui méritent d'avoir été adaptés sur grand écran.  


L'univers étendu de Star Wars est encore plein de centaines d'histoires qui mériteraient d'être adaptées au cinéma. Bien évidemment, nous faisons tous confiance à Disney pour qu'ils surfent sur la vague de cet univers pour en adapter les épisodes les plus croustillants, ou bien ceux qu'ils pensent être les meilleurs pour faire du profit.  The Old Republic, The Clone Wars, la 501ème, d'autres épisodes sur la Rebellion, le champ des possibles est immense et pourtant, le prochain film prévu sur la liste est un spin off sur Han Solo. Le choix est compréhensible, mais il se pourrait que les promesses de Disney commencent à désilusionner et/ou décevoir les fans de Star Wars si ils commencent à surexploiter la franchise. J'étais à priori sceptique par rapport à cet enchaînement de films. Rogue One m'a clairement rassuré de ce côté là. Ce film est la preuve que Disney est capable de grandes choses avec cette franchise et je leur fais déjà un peu plus confiance pour la suite.

Nos grand parents, nos parents, nous mêmes et les prochaines générations ont été, sont et seront bercés par Star Wars. Le risque auquel est confronté Disney est de banaliser Star Wars. Mais la qualité de Rogue One doit nous laisser espérer que Star Wars restera culte grâce à eux.




En attendant le huitième opus avec impatience, je vous propose de regarder cette vidéo, de Screen Junkies, qui débattent autour de certaines questions concernant Star Wars, comme : Quel partie de l'univers Star Wars aimeriez vous voir au cinéma ? 




Grayson.


lundi 5 décembre 2016

Pourquoi aimons nous la Bande dessinée ? Question sur les passions.


Salut tout le monde et bienvenue dans un nouveau Road trip un peu particulier. Récemment, j’ai du répondre à une question assez intéressante : Pourquoi j’aime la BD ? Voilà une question qui m’anime plus que d’autres, et à laquelle je n’ai jamais véritablement répondu. Vous êtes vous déjà rappelé les raisons profondes de vos passions ? Du coup, je l’ai fais, et j’aimerai non seulement vous partager ce que j’ai pu en tirer comme enseignements, mais aussi vous faire réaliser que la bande dessinée est un art à part entière, un art que je trouve personnellement plus beau que beaucoup d’autres. Et, qui sait, j’arriverai peut être, à la fin de ce court exposé, à vous y convertir. Pour moi, c’est la BD, mais pour vous, ce sera peut-être le cinéma, la littérature, la poésie, la peinture, ou que sais-je, la poterie.




De prime abord, je dirai que c’est sûrement car la BD nous replonge dans notre enfance. Dans nos souvenirs d’enfance. Elle entretient la flamme de notre jeunesse. Même si nous sommes bien sur loin d’être  vieux, nous avons parfois tendance à oublier notre âme d’enfant. La BD, elle, la sublime pour nous. Retrouver, le temps d’une lecture, d’une vingtaine de minutes à des heures, une certaine forme d’insouciance, ou tout ce qui nous préoccupe se tient devant nos yeux, mais aussi une certaine forme de plénitude, la même que celle que nous avions enfants, au temps ou nous avons moins de responsabilités, moins de choses à s’occuper. Pas de devoirs, ni d’emplois du temps chargés, ni d’heures passées dans les transports en communs bondés et bruyants.

Certains, bien sûr, nous dirons puérils, enfantins, coincés dans un univers qui n’est pas le nôtre. Ils ont parfois raison, mais leur regard et leur ton condescendant lorsqu’ils nous le disent prouvent qu’ils ne comprennent pas le plaisir que l’on peut ressentir à retomber en enfance, grâce à une BD, ou grâce à un livre, un film, une peinture…

Plus largement, nous aimons la BD parce qu’elle frise la perfection. Pour l’évasion qu’elle nous procure. Pour le fait qu’elle nous propulse dans une infinité d’univers divers et variés, de mondes, parce qu’elle alimente nos pensées et parfois nos rêves, parce qu’elle nous offre la possibilité de s’identifier à ses milliers de personnages. Grâce à elles nous partageons l’imaginaire d’auteurs, d’artistes ! « Au même titre que d’autres œuvres littéraires », me direz-vous. Ce à quoi je répondrai « Non, infiniment mieux que cela ». Pourquoi ? Car des lignes que vous lisez, des images que vous regardez, fixez et admirez, votre esprit les animent, leur donne un sens, un mouvement, une histoire qui est propre à votre imagination. Elle est la fusion, symbiose parfaite entre l’art pictural et l’art écrit. Ses images peuvent être sublimes, et sublimées par nos imaginations.

Bref, pour conclure sur ce premier point, la BD nous permet de nous laisser aller, de nous offrir une petite bulle dans laquelle s’installer pour un peu de temps et nous faire oublier la pression que nous pouvons ressentir au quotidien. De nous faire rire, trépigner d’impatience dans l’attente du prochain tome, mais aussi de nous montrer que nous sommes capables de libérer notre esprit de ce que l’on vit tous les jours.



L’aimons-nous également pour son histoire ? Dites moi, quand pensez vous que la BD a vu le jour ? Au XIX siècle, mais bien avant cela, l’art pictural qui racontait des histoires existait bien déjà. Si la BD est un art, à quoi devons nous associer les fresques des grottes de Lascaux ? Les scènes sur les temples égyptiens ? Les frises du Parthénon d’Athènes ? Associer la bande dessinée à tout cela renforce l’amour que nous pouvons lui porter. Car elle est présente à travers les générations, et nous en portons le flambeau, ou en tout cas nous portons celui de la forme qu’elle a pris de nos jours. Et la flamme de la bande dessinée ne semble jamais s’éteindre, mais s’embraser de plus en plus.


Pour la majorité d’entre nous, la bande dessinée est née au XIX, par Rodolphe Topfer. Son premier chef d’œuvre est The Yellow Kid, de Richard Felton Foucault. Observez la différence avec les BD d’aujourd’hui. Adaptation, évolution, créativité font aussi parties intégrantes de cet art. Même si nous ne sommes pas familiers avec tout ceci, la magie de la BD est telle qu’elle nous offre la possibilité de nous reconnaître à travers l’un ou plusieurs de ses innombrables styles et thèmes.

Les Comics Américains : Batman, Superman, les XMen.. Vous savez maintenant que je suis particulièrement sensible à cet univers.
La BD belge, classique : Tintin, chef d’œuvre graphique et artistique, Achille Talon, Black et Mortimer.
La BD française : Astérix par Toutatis !

L’histoire, la société, le fantasy, la science fiction, le manga. Tout peut être retranscrit en bande dessinée. De Rahan à XIII, de Titeuf à Garfield, de Corto maltese aux Tuniques Bleues. Chaque style peut révéler en vous quelque chose, vous apporter ce que vous cherchez quand vous ouvrez un album.




Pour finir, je n’ai pas pu résister à vous parler de ce que je préfère, ma série préférée, mais aussi d’émettre quelques critiques sur ce qui se passe actuellement. Blacksad est ma bande dessinée favorite. Dans les thèmes éternels traités 1000 fois par toutes les formes d’art, cette BD apporte quelque chose de vraiment nouveau. Blacksad conte les aventures d’un détective privé dans les années 50 aux Etats Unis. Elle aborde des thèmes comme le racisme, la dictature, le muselage de la presse, la corruption, le mensonge, qui sont des thèmes très sérieux, traités avec humour et raison.

Dans cette BD, tous les personnages ne sont pas humains, ce sont des animaux qui se comportent comme des humains. Le fait est que chaque animal correspond à une personnalité, une qualité, un trait de caractère : Malice, Courage, Cupidité, Peur… Alors imaginez-vous dans cet univers : quel animal penseriez-vous être ? Regardez votre voisin, quel animal penseriez-vous-lui attribuer ? Qu’est ce qu’il vous attribuerait ? Quel serait vôtre rôle ? Ce type de projection recoupe ce que j’ai dis en première partie sur l’imagination, et le fait que la BD peut nous propulser dans un univers.



Cependant, la BD peut être parfois décevante. Etant un grand fan de comics américains de super héros, principalement, je trouve que ce genre à été vulgarisé, terni par l’usage qu’en font d’immenses sociétés comme Disney par exemple. L’une des magies de la BD est l’attente. Entre la lecture du tome 7 et la sortie du tome 8, notre esprit fonctionne à plein régime, jusqu’à ce que l’on s’écrive notre propre tome 8 avant la sortie du vrai. En surexploitant les super héros, je trouve que cette rareté a disparue. Il y a toujours un film Marvel ou DC en salle. Toujours des séries TV, toutes les semaines, à quasiment tous les jours de la semaine. Et en s’engageant sur ce chemin de surexploitation, certains personnages ont perdu de l’intérêt à mes yeux et aux yeux de beaucoup d’autres. Et pourtant, pour savoir ce que j’aime dans ces univers, je vous renvoie à mes autres articles.

Ainsi, j’espère vous avoir convaincu de lire de la bande dessinée. Pour vous évader un peu  plus que la normale, pour vous attarder sur le travail d’artistes de génie, caricatureurs, dessinateurs, scénaristes, graphistes. Bien sûr, à travers cet exposé, j’ai parlé de la bande dessinée, comme vous auriez pu parler de votre passion. Le message est plus grand que de simplement associer épanouissement et bande dessinée. Intéressez vous à l’art. Aux artistes, à leur travail, à leurs messages, à tout ce qui fait que ce qui vous entoure aujourd’hui a une signification et un sens pour beaucoup de gens.

Chaque passion, peut importe ce qu’elle concerne, nous permet de nous évader. Alors pour finir je veux vous dire de personnaliser la votre, utilisez là pour faire de grandes choses. La BD m’a fait réaliser que j’étais un grand enfant qui a envie de le rester, et vous, que vous révélera la vôtre ? 

Grayson.




mardi 23 août 2016

DOSSIER NEMESIS : ARTICLE 1 : Qu'est ce qu'un bon méchant ?

L’univers de Batman est probablement celui qui nous offre le plus de « vilains » remarquables.  Parmi eux, le Joker, le Pingouin, Double-Face, Mr.Freeze. Ce dossier a pour but d’analyser certains de ces personnages, pour montrer que malgré que cet univers soit souvent limité à Gotham-Arkham, il est en réalité bien plus vaste qu’il n’y paraît. Cependant, j’aimerai d’abord faire un point sur la symbolique d’un « méchant », pour mieux appréhender les dizaines de personnages passionnants que je risque d’aborder plus tard.



LA SYMBOLIQUE DU MÉCHANT :


Un héros est très souvent défini par ceux qu’il combat. Que cela soit dans les univers DC comme Marvel, dans Mario comme dans Sonic. Personne n’échappe à la règle.  Observez l’univers de Spiderman et rendez-vous compte à quel point les méchants occupent une place indispensable dans le monde de l’homme araignée. Que serait Spiderman sans Venom, Le Bouffon Vert ? Que seraient les X-men sans Magnéto ? Superman sans Darkseid, Brainiac ? On peut légitimement se demander quel sont les véritables rôles de ces méchants. Sont-ils là pour rendre le héros simplement encore plus héroïque ? Ou pour apporter plus que cela ? Apporter une réflexion, ce petit quelque chose qui fait avancer l’univers, qui affecte le héros, qui change notre vision des personnages, qui change ce que l’on pensait de l‘univers  lui-même.  Ce petit quelque chose qui dit que rien ne sera plus pareil après un combat ou une story line.

Par exemple, l’excellent Batman : Silence donne un tout autre regard sur l’enfance de Bruce Wayne, et on se rend compte que son passé ne se résume pas au meurtre de ses parents dans Crime Alley, et que lorsque ce passé refait surface, il peut mettre en péril tout l’équilibre de Bruce et de sa famille. Silence est un méchant efficace et passionnant, mais j’en reparlerai plus tard.


Selon moi, le fait que l’on puisse se dire : « Il y a un avant et un après ce combat avec ce méchant » est la définition d’un méchant réussi. Pour en revenir à Batman, chaque altercation avec le Joker affecte Bruce Wayne, change quelque chose, apporte un aspect tragique, un changement de personnalité, comme après la mort de Jason Todd par exemple. Chaque combat est un tournant. Chaque tournant la possibilité d’élargir l’univers et d’apporter quelque chose de nouveau, de plus sombre.  Une dimension, une psychologie plus profonde.

Cependant, un méchant ne doit pas nécessairement être l’exact opposé du héros. C’est au contraire la possession d’un spectre de méchants qui cerne au mieux toute sa psychologie, tout ce qu’il combat et les valeurs pour lesquelles il se bat. (Combattre l’injustice, la pauvreté, protéger et servir entre autres…) Les deux partis s’affrontent mais doivent se compléter pour être efficaces. Il y a  un certain équilibre à respecter si on veut que l’univers de méchants que l’on crée corresponde, mette à la fois en valeur et en difficulté le héros. Et je trouve que ce point est précisément là ou Batman excelle.
Le méchant peut avoir plusieurs dimensions : être craint, respecté, parfois cruel, intelligent, brutal, fou, incroyablement puissant.... Caractéristiques qui doivent l’une après l’autre démontrer que le héros est plus fort, que ce pour quoi il se combat est symbolique et mérite ce combat. Pour Batman, le spectre est complet, voir doublement complet. Voyez plutôt :



  • Le Joker, son Némésis, cruel, psychopathe, fou, mais qui reste incroyablement énigmatique et fascinant. 
  • Le Sphinx, Edward Nigma, qui met au défi son intelligence, sa raison.
  • Bane, qui représente tout l’aspect brutal et violent que le crime peut prendre à Gotham.
  • Carmine Falcone, Le Pingouin, des chefs mafieux, qui englobent une vision plus contemporaine du crime, des trafics à démanteler, des opérations de terreur à contrer…
  • L’épouvantail, dont le symbole est de combattre ses peurs. Ras al Gul, Silence, Mr.Freeze, Le Chapelier Fou, Killer Croc, Gueule d’Argile, Double-Face, et j’en oublie… Sans compter sur toutes les fois ou Batman a affronté des méchants d’autres univers, et tout ce que l’on peut attaquer en dehors de Batman lui-même : sa famille, sa ville, Gordon etc…

Et pourtant, créer un bon méchant n’est pas chose aisée. Plusieurs choses sont à soigner pour ce faire. D’autant plus quand on veut en créer des dizaines pour le même héros : En effet, personne ne veut voir plusieurs fois le même type de méchant, cela serait trop redondant et pas assez original pour être à chaque fois intéressant, même si c’est accompagné d’un bon scénario. Pour qu’un méchant soit convaincant, il faut qu’il soit complexe, qu’il échappe aux caricatures, qu’il ait un passé énigmatique, des origines singulières. Chaque personnage est unique par-là d’où il vient, comment il en est arrivé là. Cependant, et je donne ici mon avis personnel, j’aime lorsqu’un voile d’ignorance est laissé sur ces personnages.  Lorsque l’on ne sait pas tout. Cela nous permet de nous projeter, d’imaginer, de mener notre enquête tout seul et ainsi de prendre part avec encore plus d’intérêt à la trame de l’histoire. L’impact sur le lecteur peut être différent selon les personnes, mais il est nécessaire selon moi qu’un bon méchant inspire quelque chose : des valeurs contraires à l’éthique, à l’entendement, inspire la peur, le malaise chez le lecteur. L’effet d’un méchant ne doit pour moi pas seulement se cantonner au héros mais aussi au lecteur.

Bref, chaque méchant symbolise quelque chose, et même si pour moi le Joker est le méchant le plus réussi tout univers confondus, tous sont utiles, et tous font grandir l’univers. (A part peut être Professor Pyg) De plus, cette immense diversité offre beaucoup de pistes pour tous les personnages issus de Batman : Nighwing, Robin etc…

 LES MECHANTS DE BATMAN :


Je vais donc vous parler de certains méchants du Bat-verse qui illustrent pour moi ô combien cet univers est juste et réussi à la perfection.

Le prince du crime de Gotham : Le Joker.



Personne ne connaît vraiment ses origines. Personne ne sait qui il est. C’est ce qui rend sa folie si passionnante et intrigante. Une histoire revient plus souvent que d’autres cependant : celle d’un comique raté engagé par le gang du Red Hood pour commettre des braquages et des crimes quelconques. Le gang du Red Hood fonctionne de la façon suivante : Un bouc émissaire n’ayant aucun rapport avec le groupe de criminels revêt le casque du Red Hood, pour lui faire porter le chapeau si leurs opérations se passent mal. De cette façon, puisque le fonctionnement du gang est inconnu de ce bouc émissaire, qu’il ne sait rien sur personne, leurs secrets restent bien gardés et ils n’ont plus qu’à trouver un nouveau larbin pour lui faire porter le chapeau à leur place.

Le Joker serait donc issu de ce mécanisme. Une opération à ACE Chemicals, usine qui va revenir très souvent par la suite dans les crimes perpétués par le Joker, « là où tout a commencé », tourne mal lorsque Batman surgit pour l’arrêter. Batman ne peut cependant empêcher la chute du Red Hood dans un bac d’acide à l’issu de leur combat, Batman créant ainsi le Joker, celui qui va devenir son Nemesis, son contraire. Cette histoire est intéressante car elle est symbolique. C’est Batman qui crée le Joker. Pourtant, aucune certitude n’enveloppe cette version, un immense point d’interrogation reste posé sur le clown, et c’est aussi ce qui fait sa force, car rien ne peut être utilisé contre lui puisque l’on ignore tout de lui.


Le Joker est apparu pour la première fois dès le premier numéro de Detective Comics en 1940, crée par Bob Kane, Bill Finger et Jerry Robinson. Cependant, ce personnage est lui-même inspiré d’une œuvre littéraire française du 1çème siècle : L’homme qui rit, de Victor Hugo, qui a été adapté au cinéma en 1928 par l’allemand Paul Leni. Ce n’est pas un hasard si ce titre revient plusieurs fois dans les comics. Une story-line du Joker s’appelle : Batman-The Man who laughs, qui est une réadaptation des premiers comics Batman ou le Joker figurait.

Le personnage de ce roman, nommé Gwynplaine, est un mutilé qui arbore un sourire sur son visage, et qui rappelle étonnement la figure du Joker. Le personnage a en fait offensé le roi James II, qui a ordonné de mutiler le visage du malheureux pour former un rictus qui ne partirait jamais.
Voici une réplique étonnante de Gwynplaine :

« Je représente l'humanité telle que ses maîtres l'ont faite. L'homme est un mutilé. Ce qu'on m'a fait, on l'a fait au genre humain. On lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l'intelligence, comme à moi les yeux, les narines et les oreilles ; comme à moi, on lui a mis au cœur un cloaque de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement. »

Cette réplique pourrait paraître anodine dans ce type de roman, ais pourtant on retrouve selon moi un aspect de la psychologie du Joker. Ce personnage sait qu’il n’est qu’un parmi tant d’autres, qu’il est conscient que son rôle n’est pas déterminant. On retrouve cet aspect chez le Joker, qui a l’air de comprendre qu’il n’est que fictif, et que sa vie n’a pas grande importance puisqu'il y aura toujours quelqu’un comme lui pour réaliser les mêmes atrocités. Je vous encourage à aller regarder ce film, qui est disponible en plusieurs parties sur Youtube.





Voici maintenant une interview de Bob Kane, le co-créateur du clown, expliquant sa création :

'The inspiration for the Joker was a photograph of a German actor, Conrad Veidt, from the movie 'The Man Who Laughs'. The film is derived from a Victor Hugo story about rival Gypsy gangs in France at the turn of the century. Sometimes the gangs would raid each other's camps and slit the mouths of children from ear to ear, so that when the children grew up, their mouths became frozen in a ghastly grin.'



Sa vendetta contre Batman a pris au fil des années une proportion immense.  Son dirigeable, son poison tordant de rire ses victime avant qu’elles ne meurent, ne sont que la partie visible de l’iceberg. Ce qui est incroyable avec le Joker, c’est qu’à chacune de ses apparitions, ses crimes prennent une plus grande ampleur. Il pousse le chevalier noir dans ses retranchements, il risque sa vie simplement pour détruire peu à peu l’âme de Batman. Il le torture physiquement et psychologiquement pour arriver à ses fins, car il est persuadé que Bruce est aussi fou que lui.  Il tire sur Barbara Gordon à bout portant, la rendant tétraplégique et mettant fin à sa carrière de Batgirl, il tue la compagne de Jim Gordon, il assassine des dizaines de policiers, il assassine le second Robin, Jason Todd, après l’avoir torturé et battu à mort, il attaque Gotham etc... Il touche Batman sous tous les aspects.



Côté interprétations, 5 Jokers sont à signaler. Celui de Romero en  1966, celui de Mark Hamill dans la série animée à partir de 1992 et dans les jeux-vidéos, notamment la série Arkham, Jack Nickolson, Heath Ledger et Jared Leto. Tous apportent leur grain de sel personnel dans l’interprétation de ce personnage, peut être l’un des plus difficile à jouer de tous les personnages de comics au cinéma. Personnellement, je reste un inconditionnel du Joker que l’on voit dans les jeux-vidéos et dans la série des Akham. Celui de Mark Hamill. Cette voix, même le doublage français, est tellement Joker. En plus, avec l’invention et l’introduction dans l’animé de 1992 d’Harley Quinn (Et oui, c’est la série animée qui l’a créée et non pas les comics), il est pour moi le meilleur Joker. Regardez cette vidéo qui montre Mark Hamill doubler le Joker, même doubleur, on dirait qu’il est possédé par le personnage.

Je ne vais pas décrire toutes les atrocités que le Joker a pu commettre au fil des années et des histoires dans Batman et autres. J’espère que vous aurez compris que ce personnage a une dimension inégalée parmi tous les méchants de comics confondus. Il est fou, mais nous l’admirons. Il est cruel, mais il nous passionne. Il est effrayant mais on veut le voir à l’action. Je suis prêt à dire que Bob Kane, Bill Finger et Jerry Robinson ont créé un chef d’œuvre de personnage qui rythme encore aujourd’hui le monde de la pop culture.


Dans le prochain article de ce dossier, je parlerai de Silence, qui est méconnu du grand public et qui pourtant mériterait plus d’attention. Je vous présenterai les séries de comics Batman qui sont pour moi les meilleures, et j’introduirai également d’autres éléments, notamment les références bibliques et religieuses que les auteurs ont utilisée pour créer tous ces méchants, notamment Ras Al Gul.


A la prochaine pour un nouveau Road Trip !


vendredi 5 août 2016

Suicide Squad, ou le gâchis de belles promesses.

Bonjour et bienvenue dans un nouveau Road Trip consacré au film Suicide Squad. Attention, SPOILERS en approche.

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Avant de donner mon avis et de dire quoi que ce soit, j’aimerai d’abord vous conseiller TRES fortement de ne PAS aller voir ce film en VF. La VF est pire que catastrophique. Elle enlève l’humour, la qualité de jeu de Margot Robbie et Will Smith, et certains jeux de mots très drôles en VO. Une catastrophe. 

Et pourtant tout le monde attendait ce film. La hype était immense, avec de belles promesses : le Joker de Leto, la Harley Quinn de Robbie, Will Smith en Deadshot… Plein de choses, donc. Mais une belle déception qui manque terriblement de dynamisme.

Les personnages : 

Rencontrez Deadshot, Harley Quinn, Killer Croc, El Diablo… Dès le début, le fait de présenter chaque personnage comme une énumération est dommage, sans véritable relief. L’origine du projet est bien expliquée mais le choix des membres ne l’est pas.  Un par un, on voit ce qu’ils sont capables de faire. J’aurai aimé voir directement Deadshot se faire arrêter par Batman devant sa fille, et après, et seulement après le voir dans sa cellule, apprenant ce qu’il va lui arriver. Je reconnais toutefois qu’introduire tant de personnages est difficile, surtout ces personnages-là.  


Justement ces personnages, parlons-en.  Will Smith est probablement la plus grande satisfaction du film. Fidèle aux comics, meurtrier, drôle sauf en VF. La dimension d’anti-héros qu’on lui donne avec l’importance de sa fille dans sa vie, sa raison de tuer, lui va à ravir. Un 20/20 pour Will Smith, et pour le designer de son costume. Harley Quinn est également une belle réussite, et DC peut être fier de son choix avec Margot Robbie. Ils ont réussi à la dissocier du Joker tout en gardant leur lien, très passionnel dans le film. L’interprétation est très réussie, et on peut féliciter Margot Robbie, car le défi était grand.


J’en viens au point ultra-sensible : Le Joker… Verdict : J’attends de le voir plus, mais de ce que l’on voit dans Suicide Squad, ce joker est trop violent, trop mafieux, trop sombre, on ne retrouve pas l’aptitude qu’avait Heath Ledger à rendre la folie du Joker malaisante mais fascinante. Il manque à ce Joker de l’humour. Une légéreté dans son jeu. Mais encore, le Joker est présent à l’écran quoi ? 10 minutes ? Peut-être même moins. Et absolument tous ses moments marquants sont vus dans la bande-annonce. Quel est le problème chez DC ? Encore une fois, comme pour Batman vs Superman, la bande annonce nous a gâché le plaisir. Certes, il est impossible de comparer, mais l'aspect psychopathe apporté par Leto est malaisant, pas attrayant.

De plus, la relation Joker-Harley Quinn semble pour moi avoir été incomprise. Dans l'univers DC, le Joker se joue de Harley, s'en débarrasse si ça lui chante, l'abandonne etc... Un exemple de cette incompréhension est donné dans la scène du bar ou le Joker siffle Harley, qui est mise en scène au passage telle une véritable femme chose-objet, ce qui n'aurait jamais du se produire. Cette scène est vulgaire dans le mauvais sens du terme, n'apporte rien à l'intrigue inexistante du film et ne met absolument pas en valeur ni Harley ni le Joker.

Sinon, Amanda Waller est satisfaisant et est au passage le seul doublage VF efficace. Rick Flag est bien mais plat, El Diablo aurait été un bon personnage si on l’avait plus creusé. Résultat, l’heure pendant laquelle il est inutile nous empêche de nous attacher au personnage alors que son dénouement est tragique. Merci à Captain Boomerang d’apporter une bonne dose d’humour au film également, et il a le mérite de nous avoir offert les premières demi-secondes d’action de FLASH !! J

Killer Croc…. Rah… Celui-ci me tenait à cœur. J’aime beaucoup le personnage dans les comics. Il est beaucoup plus intéressant que ce que l’on peut penser de lui. Mais déjà au moment des bandes annonces, j’ai eu très peur des effets visuels. Et j’ai été très, très déçu. Déjà, le film le rend complétement inutile. Sans relief. Et niveau visuel… Une nouvelle « Doomsday ».  Regardez cette photo de Killer Croc dans Batman Eternal. Ceci est Killer Croc. Maintenant regardez l’image du film. Alors ? Déjà, la carrure. Killer Croc n’a pas une taille humaine. Dans le film, il est plus petit que Will Smith. Et malheureusement, on dirait plutôt que l’acteur à la lèpre plutôt qu’affecté par une mutation qui le transforme.




Vous l’aurez compris, beaucoup de bon et de mauvais dans la façon de traiter les personnages. Mais certains ont leur place dans les films à venir. Deadshot, Harley Quinn, le Joker. Waller.

Ce film était un film qui se basait sur la mise en scène de "Bad guys". Des vrais méchants. Des tueurs, des psychopathes. Finalement, nous voyons évoluer devant nos yeux des graines de héros, qui n'ont rien de véritablement méchant tout le long du film si ce n'est leur réputation et ce à quoi on les identifie. Est ce la faute des conditions de montage catastrophiques ? De la volonté d'incorporer de l'humour à outrance ? Je l'ignore. En tout cas, certaines choses ont sensiblement été bâclées. On en arrive à avoir pitié de personnages qui sont censés nous effrayer ou même être méchant et effrayants dans leur essence !

Je sais que DC s'applique à atténuer le côté sombre de son univers. Ce film était d'ailleurs censé en être le symbole. Mais avec des personnages comme eux et une mise en scène si étrange, j'aurai tellement apprécié un film sombre, teinté d'humour, mais sombre. Car je pense que ce style convient comme un gant à DC. En essayant d'imiter Deadpool, se sont-ils brûlés les ailes ?

L'échec du scénario : 



Vous l’aurez remarqué, je n’ai pas encore parlé de l’enchanteresse. Et c’est normal, car j’attaque ma critique acerbe du scénario. Le film est un très court ascenseur émotionnel. Très bien, jusqu’à ce que l’on apprenne que le méchant principal de l’histoire est : L’enchanteresse. Et son frère inutile dont je ne parlerai même pas. Quelle déception. A partir de ce moment, le scénario devient plat. Inintéressant. Je n’ai rien contre le personnage de l’enchanteresse, qui est très bien joué d’ailleurs par Cara Delavigne, mais j’aurai aimé tellement mieux pour ce film. Même avec une BO fantastique, il manque du rythme, du dynamisme, des rebondissements. Avez-vous sauté sur votre siège quand vous avez appris que le « colis » que l’escadron devait récupérer après avoir affronté des dizaines de soldats possédés pendant 45 minutes était Amanda Waller ?... Pas moi. Même les moments agréables avec Deadshot et Harley Quinn n’arrivent pas à dissimuler la pauvreté du scénario.  Le voici en version courte :
Présenter personnages –> Mobiliser l’escadron –> Secourir Waller –> Waller se fait enlever – >Secourir Waller en tuant le méchant qui au passage entretient une relation amoureuse avec le chef de l’escadron Rick Flag  -> Tuer le méchant –> Waller sort de nulle part et ré enferme l’escadron.

Le vrai problème est qu’à partir du moment où l’on connait l’intrigue, tout est prévisible dix minutes à l’avance.  Chaque apparition du Joker est connue par le spectateur à cause du téléphone d’Harley. Dommage. On sait qui va mourir et quand : Slipknot, El Diablo. On sait qui va survivre. On sait qui va gagner. Tous les effets de surprise nous sont enlevés.
Vous ne le savez peut être pas, mais j’ai beaucoup aimé Batman vs Superman, car pendant ce film, je trépignais sur mon siège. En tant que fan, j’avais un immense sourire aux lèvres rien qu’en voyant pour la première fois la Bat-cave ou même en entendant une réplique tirée de comics. Devant ce film, j’ai pris du plaisir pendant plus de deux heures, plus de trois heures en édition ultime, même si Dieu sait qu’il a des défauts. Pour Suicide Squad, j’ai eu l’impression d’attendre que le film se termine pour partir de la salle, et ce même si j’ai adoré Deadshot et Harley Quinn. Donnons un exemple. J’attendais beaucoup la première apparition du Joker. Cela me tenait en haleine. On le voit au bout de deux minutes trente de film, et en plus un moment déjà vu dans la bande annonce, sans aucune mise en scène du style : « Le Joker va arriver, c’est sûr mais quand ? Là ? Là ? » Une mise en scène comme dans le braquage de banque de The Dark Knight, ou l’on attend en haleine la fin du braquage pour voir enfin le Joker enlever son masque et dévoiler son visage avant de tuer froidement le dernier de ses acolytes. Suicide Squad n’a pas de moments comme cela.

En bref, cette fois ci, je comprendrai les critiques. Ce film n’est pas un bon film. Mais j’espère sincèrement que nous reverrons les bons éléments qu’il contient.
Sinon, j’ai apprécié les références aux comics, j’ai apprécié les apparitions de Batman, j’ai apprécié la scène post-générique. Vivement le solo film Batman… Pitié Monsieur Affleck, faites enfin un sans- faute.
PS : En plus, ils ont volé au Gardiens de la Galaxie la chanson Spirit in the Sky.


A la prochaine pour un nouveau Road Trip !


jeudi 2 juin 2016

Le mythe de Robin, Deuxième Partie : Jason Todd.

Bonjour et bienvenue dans la suite du Road Trip consacré aux Robin, les sidekicks du Batman ! Après avoir examiné le premier Robin, Dick Grayson, il est temps de s’attaquer aux autres Boy Wonder. Parlons d’abord de Jason Todd, le Robin tristement célèbre pour avoir été assassiné par le Joker, et qui finalement aura son propre article.
Jason Todd est un Robin unique en son genre. Il est apparu dans Batman #408 en 1983, vous le remarquerez très longtemps après Dick Grayson (1940). Il est le Robin qui a passé le moins de temps sous l’uniforme.



Origines et évolution.


Jason Todd est un orphelin qui vivait dans la rue et volait des pièces automobiles pour se faire de l’argent. Cependant, il a une nuit la mauvaise idée d’essayer de braquer la Bat-mobile. Pris par Batman, Bruce décide de l’envoyer dans un établissement pour jeunes en difficulté. Il s’avère alors que cet établissement est utilisé par un gang de criminels comme leur quartier général. Jason aide Batman à mettre fin aux activités des malfaiteurs et c’est de cette façon qu’il va convaincre Bruce de faire de lui le nouveau Robin. Après six mois d’entraînement, il est autorisé à revêtir le costume du Boy Wonder.

Jason est cependant un Robin très différent de Dick. Alors que Dick avait des qualités athlétiques exceptionnelles et un don  naturel pour l’acrobatie, Jason n’a rien de tout ça. C’est son caractère qui se démarque et qui fait de lui un Robin si unique. Il est empli de rage et a un attrait pour la violence très prononcé. S’il apprenait à canaliser sa violence, ce qui était l’objectif de Bruce, il deviendrait un combattant du crime hors pair. Mais s’il s’abandonnait à sa rage, alors c’est certain qu’il deviendrait lui-même un criminel. C’est une personnalité à double tranchant et relativement efficace et plaisante à lire pour le lecteur.


Après quelques aventures en tant que Robin, Jason découvre que Harvey Dent, Double Face, est l’assassin de son père, et est très en colère contre Bruce qui ne l’avait pas mis dans la confidence. Jason essaie alors de tuer Double Face, en l’étranglant à mort, mais Batman l’en empêche. A partir de ce moment, la confiance entre les deux partenaires est ébranlée, et le caractère de Jason prend le dessus sur son rôle de Robin. Il ne suit plus les ordres de Bruce, se forge un esprit rebelle, et mets en péril certaines missions. Sa psychologie est très différente de celle de Bruce ou des autres Robin. Il perçoit son combat contre le crime comme un devoir de régler leur compte aux criminels, et ce par tous les moyens possibles, plutôt qu’un devoir de sauver son prochain. Encore une fois, une vision assez violente de son rôle de Robin. Jason n’a aucun complexe à utiliser la violence ou le crime contre le crime, ou même à franchir la ligne que Batman ne franchit pas. Il a notamment un attrait naturel pour les armes à feux, alors que Batman se refuse de les utiliser.

Les relations entre Dick et Jason créaient aussi des problèmes. Bien que les deux hommes entretiennent de bonnes relations, Jason ne supportait pas qu’on le compare sans cesse à Dick en tant que Robin, même après avoir rejoint les Teen Titans, alors sous le leadership de Dick en tant que Nightwing. Mais Il n’était pas à l’aise avec les Titans, trop violent et ne voulant pas se compliquer la tâche à combattre le crime en élaborant des plans. Jason est impulsif, impatient, et ainsi ne supporte pas les méthodes des Titans.

Arrive l’un des moments les plus célèbres de la carrière de Jason en tant que Robin : sa mort, malheureusement pour lui. Dans Batman #429, « A death in the family », Bruce suspend Jason qui ne peut plus être Robin. En colère, il retourne dans son quartier d’origine ou un voisin lui donne un carton donné par la mère de Jason avant qu’elle ne disparaisse. Jason se rend alors compte que Katherine Todd n’est pas sa mère biologique et se met en tête de trouver sa véritable mère. Il la retrouve grâce à l’ordinateur de la Bat-cave, mais découvre que sa mère, qui travaille dans l’humanitaire, est utilisée par le Joker pour lui fournir du matériel médical et des produits. Cependant, et ce comme souvent, le Joker manipule ses victimes. La mère de Jason est forcée de livrer Jason au Joker. L’épisode qui suit est extrêmement connu : la mort de Robin. Le Joker bat à mort Jason avec un pied de biche et le laisse dans un entrepôt, devant le compteur d’une bombe, qu’il va faire sauter sous les yeux d’un Batman arrivé trop tard. Chose surprenante, cette scène mythique a en fait été votée par les lecteurs.


En effet, le personnage de Jason n’était pas très populaire, et DC cherchait une solution pour que ce mécontentement cesse. Ils ont donc choisi de laisser le choix à leurs lecteurs, qui pouvaient voter pour la mort ou non de Jason. Le comptage des votes fut assez flou, mais c’est la mort de Robin qui prit le dessus d’une faible avance. En tout cas, la mort de Robin est l’un des épisodes qui m’a le plus marqué dans l’histoire de Batman. Cela montre que personne n’est infaillible, et que même le plus grand détective du monde peut s’avouer vaincu.


The Red Hood :


Après la mort de Jason, Batman devient violent et erratique. Sa plus grande peur, perdre Robin, venait de se réaliser et il s’en voulait de ne pas avoir su mettre Jason sur la bonne voie. Mais Jason deviendrait l’exemple à ne pas suivre pour Tim Drake, qui devient peu après le troisième Robin malgré la réticence de Bruce. (La candidature de Tim ayant été appuyée par Dick)
Mais Jason revient à la vie. Les circonstances de sa résurrection étaient assez floues jusqu’à la sortie de Red Hood : The Lost Days en 2010. Elle est dû au fait que Superboy Prime ait altéré la réalité. Ce point est assez difficile à expliquer alors, petite explication rapide.

L’explication : SuperBoy Prime est le Superman de Terre-Prime, un univers parallèle à la Terre que l’on connaît. Or, son univers est détruit par l’Anti-Monitor, l’incarnation du mal de DC. Dans sa quête de vengeance contre l’anti-monitor, menée aux côtés d’Alexander Luthor de Terre II, il assiste à la destruction supposée de l’Anti-Monitor et se réfugie dans une dimension paradisiaque. Cependant, alors qu’il peut assister à tous les événements de toutes les Terres (dont la mort de Jason Todd), frustré, seul, il décide de sortir de cette dimension fou de rage et c’est cette cassure dimensionnelle qui provoque la résurrection de Jason, en parallèle à d’autres évènements. C’est assez compliqué, je sais, mais je suis assez content d’avoir moi-même compris comment Jason est revenu à la vie. :p

Jason sort de sa tombe et tombe dans le coma. Il est alors recueilli par Talia Al gul qui le plonge dans le puits de Lazare. Jason en ressort plus fort, au maximum de ses capacités, mais violent et cherchant sa vengeance contre Batman. Il fait le tour du monde et apprends des techniques de combats multiples et plus meurtrières les unes que les autres. Son retour à Gotham est tardif, mais devient en l’espace de très peu de temps un criminel ultra-violent, pour attirer Batman. Il attaque l’empire criminel de Black Mask avec les gangs qu’il rallie à sa cause, tabasse le Joker et l’utilise. Il affronte Tim Drake et se rend compte du talent de son successeur. Son face à face avec Batman et la découverte de l’identité de Red Hood a été adaptée de nombreuses façons, en dessin animé tout comme en jeu vidéo d’une façon plus originale ( SPOILER : Batman Arkham Knight). Le dialogue entre Batman et Jason est très intense. Jason avait le Joker en otage dans Crime Alley et menaçait de le tuer si Bruce ne le faisait pas. A la fin de leur combat, Jason disparaît de nouveau, avant de réapparaître à New York et de créer une rivalité avec Dick. Les aventures de Red Hood qui suivirent suivent la même veine.

NEW 52 :

Je suis fan des aventures de Red Hood dans le New 52. Dans Red Hood and the Outlaws, on suit les aventures de Jason qui combat le crime aux côtés de Starfire et Arsenal. Les graphismes sont excellents et le scénario intéressant, contrairement aux aventures des Teen Titans. Jason apparaît également à de nombreuses reprises dans les aventures de la Bat Family ayant des crossovers. On le voit Dans Batman & Robin, Batman & Robin Eternal, le Batman de Snyder et Capullo etc…

Je trouve que Jason se bonifie avec le temps. Au départ, c’est vrai qu’en tant que second Robin, je le comparais, comme beaucoup j’imagine, à Dick Grayson. Et c’était difficile pour moi de voir un Robin si instable et violent. Pourtant, Un deuil dans la famille reste l’un des chefs d’œuvre des story lines Batman. Le retour de Red hood également. Depuis peu, la lecture de Red Hood and the Outlaws m’a réconcilié avec le personnage, et sa psychologie est devenue bien plus intéressante quand on l’examine de plus près. Red Hood est devenu l’anti héros de l’univers de Batman. Un anti héros très violent, qui prend toutes les caractéristiques les plus sombres de Batman et les accentue. Plus de violence, une psychologie plus tourmentée. C’est tout ce tourment et cette obscurité qui font de ce personnage un excellent membre de la Bat-family. Personnellement, j’ai commencé à beaucoup apprécié le personnage depuis le New 52. Un costume original et efficace, et une insertion très bonne au reste de l’univers. J’aime beaucoup la façon dont a été introduit le personnage. Un jeune en difficulté luttant contre la pauvreté, par la suite rancunier et cherchant la vengeance envers ceux qui nuisent à sa ville. Le destin du personnage st également très original, car donner le choix aux fans et aux lecteurs de l’avenir d’un personnage, d’un droit de vie ou de mort sur une création originale de DC, est assez surprenant et unique. J’ai hâte de voir ce que DC va faire du personnage à l’avenir, j’aimerai le voir revenir sur le devant de la scène dans l’univers Batman.




Voilà, c’est tout pour cette présentation de Jason Todd, à la prochaine pour un nouveau Road Trip sur Tim Drake, le troisième Robin ! J

Grayson.



lundi 30 mai 2016

Ma critique de Warcraft : Le commencement, de Duncan Jones.

Bonjour et bienvenue dans un nouveau Road Trip. Cette fois-ci, vous allez lire ma critique du film Warcraft : Le commencement, de Duncan Jones. Sachez d’abord que je ne suis pas un fan de l’univers de World of Warcraft. Je ne possède que quelques références grâce au jeu Hearthstone, mais ma connaissance du monde s’arrête au nom des races et à quelques personnages. J’allais à cette séance un peu forcé, car même si j’avais envie de voir le film, j’aurai préféré aller voir X-Men : Apocalypse. Et à la fin de la séance, mon avis est très, très partagé. Réaliser un film de l’envergure de Warcraft, dans un registre où le Seigneur des Anneaux s’est installé comme référence absolue, est assez courageux de la part de Blizzard, dont on connaît les talents en ce qui concerne les effets spéciaux et les images de synthèse. Mais je vais avoir du mal dans cet article à cacher ma déception générale. 


Arrivant dans la salle sans véritable attente, j’ai été projeté dans un univers où j’ai eu l’impression que rien ne m’était introduit ni expliqué. Comprendre les motivations des Orcs pour envahir Azeroth, le monde des humains, est assez facile, mais comprendre les origines du fel, de la magie, le pourquoi existe-t-il une Grande Alliance, comment le fel a agi sur le Gardien, pourquoi Kadgar est-il si important, pourquoi personne n’intervient sauf les hommes ?... Des centaines de questions sans réponses, ou pas assez claires pour que je les comprenne. 
En fait, on ne sait pas, et ce pendant tout le film, pourquoi et comment tout est mis en place. C’est comme si on enlevait au Seigneur des Anneaux sa scène d’introduction qui expliquait la chute de Soron et les anneaux de pouvoir. C’est exactement ce qu’il manque à ce film : Une longue scène d’introduction pour nous expliquer le contexte, pour nous dire pourquoi la paix règne, pourquoi les humains n’ont aucune connaissance de l’existence des orcs alors que l’on voit dès le début un combat entre un homme et un orc (comment Garonna pourrait-elle exister si un homme n’avait pas connu une orc ?...), pourquoi personne d’autre que les hommes n’interviennent si il y a une Grande Alliance pour défendre le Royaume ?


Ce film est frustrant. Terriblement frustrant. J’ai envie de l’aimer mais je ne peux que le critiquer et lui trouver des points faibles. Car ses faiblesses sont si immenses que même les points forts ne peuvent faire pencher la balance. Le scénario fonctionne mais reste très simple. Je ne vois pas d’ambition dans le scénario, ce premier opus a un début et une fin, et étant donné la simplicité du conflit et l’ignorance totale du spectateur du monde dans lequel il est plongé, je ne vois pas ce qu’une suite peut apporter. Il est clair qu’il sera malgré lui comparé au Seigneur des Anneaux, et pourtant Warcraft ne suit pas ce qui a fonctionné dans La communauté de l’anneau. A la fin du premier volet, j’attendais un cliffangher, une ouverture sur quelque chose de spécial, de tonitruant. A la place, j’ai eu droit au couronnement de Lothar. Même si j’apprécie le personnage et le jeu de Travis Fimmel (Vikings), cette scène de fin ne me donne pas envie d’aller voir la suite. A la fin d’un premier volet, j’aime pouvoir m’imaginer la suite, pouvoir me questionner sur ce qu’il peut se passer. Là, le film ne me le permet pas.

En bref, il me manque quelque chose. Un repère. Une carte. Des explications historiques. Nous sommes tous d’accord sur le fait que Blizzard a entre ses mains un univers incroyablement vaste et qui peut être passionnant, et c’était ce que je souhaitais voir, je souhaitais qu’on m’ouvre les portes de cet univers, et que l’on m’accompagne à l’intérieur. A la place, j’ai eu l’impression d’être jeté dedans et de devoir essayer de comprendre le pourquoi du comment par moi-même. C’est dommage. Je ne veux même pas me risquer à critiquer les personnages car je ne comprends pas la majorité d'entre eux.

Lothar, Les loups de givre, Guldan, et même le roi (Dominic Cooper) sont des personnages que j'ai apprécié. La romance entre Lothar et Garona est tirée par les cheveux, elfes, nains et mages inutiles, le gardien trop peu expliqué, le cube dans lequel rentre Kadgar arrive comme un cheveu sur la soupe... Je préfère ne pas me risquer plus à critiquer ces personnages.


Les points forts :

Je ne vais pas être mauvaise langue, il y a quand même des points forts assez agréables. Les effets spéciaux et la CGI par exemple. L’association CGI / Acteurs est très bien réussie, et les effets spéciaux généraux aussi. (Magie, batailles grandioses, paysages et lieux comme Hurlevent très beaux) La VF est également très réussie, et c’est devenu pour moi un point fort assez important quand on voit ce que le doublage peut faire à un film de qualité. La trame scénaristique autour de la problématique des orcs et du fel est assez intéressante et bien menée, dommage que la cohérence se perde à cause du manque total d’explications. Les références et la fidelité à l’univers de Blizzard est assez difficile à juger, mais n’ayant que peu de connaissances, j’étais ravi quand je reconnaissais des personnages ou des lieux connus (Guldan, loup de givre, Marteau du Destin…), ou même le cri des Murlocs qui je dois l’admettre m’a donné un grand sourire. La 3D fonctionne également plutôt bien.




Pour conclure sur ce premier Opus, je suis quand même curieux de voir la suite, pour voir si je serai toujours perdu, ce que je n’espère pas, ou si au contraire je pourrai enfin apprécier un univers que je respecte énormement. Pour moi, ce film est un échec, mais reste honnêtement un bon moment de divertissement si on ne veut pas se prendre la tête. Mais il devrait être plus que ça. Car l'univers peut nous offrir, et c'est certain, des films incroyables.

Voilà pour cette critique ! 
A la prochaine pour un Road Trip sur Spiderman ! :)

Grayson.

dimanche 29 mai 2016

Le mythe de Robin, Première Partie : Dick Grayson.


Bonjour et bienvenue dans un Road Trip un peu particulier ! Aujourd’hui, nous allons parler des Robin. Oui des Robin, les sidekicks du Batman.


Robin est un personnage très populaire dans la pop culture d’aujourd’hui. Tant pour son rôle parfois ridicule, comme dans Batman de 1966, que pour son rôle d’éternel partenaire du chevalier noir dans sa lutte contre le crime. Le Rouge-Gorge a des couleurs qui lui sont propres, reconnaissables entre mille. Et pourtant, après cet article j’espère que vous porterez un tout autre regard sur le « Boy Wonder ». Car derrière ce costume se cachent des personnages profonds à l’histoire aussi tourmentée que celle de Bruce Wayne lui-même. Je distinguerai ici quatre Robin : Dick Grayson (premier article), Jason Todd et Tim Drake (second article), et Damian Wayne (dernier article). J’introduirai le reste de la Bat-Family dans le dernier article également. J’expliquerai pour chacun d’entre eux leurs origines, leur évolution au fil du temps, la façon dont je les perçois, et pourquoi le mythe de Robin est si intéressant.

Parlons tout d’abord de celui qui a créé « Robin », le premier à en avoir revêtu le costume, et également mon personnage favori de tous les univers de comics et de pop culture confondus : Dick Grayson, personnage créé par Bob Kane et Bill Finger en 1940.


Origines et Histoire du premier Robin :


Les Flying Graysons
Richard Grayson est le fils d’une famille d’acrobates trapézistes performant dans le cirque Haly. Très doué, il commence à prendre part aux représentations à douze ans seulement. Lorsque la troupe s’installe à Gotham pour leur spectacle, les parents de Dick sont assassinés en pleine représentation, leur meurtre passé pour un accident, alors que la corde du trapèze avait été coupée. Dick a donc regardé ses parents mourir du haut du chapiteau, et depuis cette date s’est résolu à trouver le meurtrier de ses parents. Il s’en veut énormément de n’avoir rien pu faire, alors qu’il avait entendu un homme, Tony Zucco, menacer le gérant du cirque autour de problèmes d’argent. Cet événement définit, notamment dans le new 52, toute la quête de Dick, et ce qui le motive pour poursuivre sa carrière de justicier.
  
C’est là que Bruce Wayne entre en jeu. Ayant assisté lui aussi au meurtre des parents de Dick, il va le recueillir au manoir Wayne et le prendre sous son aile. Les motivations de Bruce n’étaient alors pas de faire de Dick Robin, mais bien d’aider un orphelin, lui-même étant devenu orphelin dans sa jeunesse. Cependant, la double vie de Bruce était source de frustration pour Dick, qui pensait que son nouveau mentor ne lui portait aucun intérêt, et il fuguait  la nuit pour en secret chercher le meurtrier de ses parents à Gotham. Pendant son enquête, il tomba sur Batman alors qu’il se battait contre des voyous. A ce moment-là, Dick ignorait toujours l’identité du chevalier noir, mais après avoir été sauvé par Batman une nouvelle fois dans une entrevue avec un associé du meurtrier de ses parents, Dick se réveille dans la Bat Cave face à Bruce, lui révélant ainsi son lourd secret.
  
Le costume fabriqué Par Dick 
Ainsi, comme on peut le lire dans la série Nightwing de Kyle Higgins, Dick devient le compagnon de Batman, et commence son entraînement. L’alliance entre Bruce et Dick était à l’origine fondée sur le combat contre l’injustice de Gotham, mais aussi sur la résolution de l’enquête sur le meurtre des parents de Dick. Le meurtrier s’avère être Tony Zucco, à l’origine un chef mafieux de Gotham tentant d’extorquer de l’argent au cirque Haly. Présumé mort peu après le drame, il refait surface plus tard, et Dick, qui est alors Nightwing, assistera à l’élimination de Zucco par un autre chef de mafia.

Reprenons. Dans le New 52, pendant son entraînement, Robin n’existait pas encore. Dick se contentait de rester à la Bat-cave et d’assister Batman dans ses interventions nocturnes. Mais pendant un face à face avec Lady Shiva, un assassin très réputée, Dick voit son mentor en difficulté et décide d’intervenir. Il revêt alors une armure de sa création et va au secours de Batman. Robin est né.

A l’origine, en 1940, et le numéro #38 de Detective Comics de Bob Kane, la figure de Robin avait été créée pour rendre le personnage de Batman moins sombre et moins violent, en introduisant un sidekick adolescent apportant un peu de joie à la série. Pendant toute la première année de Robin (Robin : Year One), Dick restait insouciant, et ne se rendait pas compte de la dangerosité de sa lutte contre le crime.
  
C’est pendant un combat contre Double Face que va se produire le premier tournant de l’histoire de Dick en tant que Robin. Dent avait capturé Batman et le procureur de Gotham. Robin, en essayant de les secourir, causa la mort du procureur car il n’avait pas anticipé un  autre piège de Double Face. Après s’être fait tabassé par Dent, les deux partenaires s’en sortirent, mais Batman décida de cesser leur coopération. Ou du moins, de ne plus travailler ensemble sans interruption. 
Dick s’éloigna alors peu à peu de Bruce, et forma un groupe de héros adolescents : Les Teen Titans. Leader naturel, il gardait même au sein de ce groupe le costume de Robin, avant de le rendre définitivement après une dispute avec Batman sur la façon de combattre le crime. Le costume de Nightwing apparaît pour la première fois en 1984, dans le numéro #44 de Tales of the Teen Titans. La création des Titans est le premier tournant de l’histoire de Dick, car c’est sa première véritable marque d’émancipation par rapport à Bruce.

A ce moment-là, Dick enchainait déjà les missions en solo en tant que Robin, et pendant une nouvelle intervention avec Batman contre le Joker, le clown lui tira dans l’épaule. Etant passé proche de la mort, cela força Bruce à mettre fin à leur collaboration, définitivement. Même dans leur vie privée, Dick avait 17 ans et souhaitait son indépendance par rapport à Bruce. Avec les Titans, il devenait plus qu’un simple partenaire mais plutôt un vrai leader. Là commençait également sa relation amoureuse avec Starfire, une des membres des Titans. Cette relation est assez importante dans l’histoire de Dick, comme  celle qu’il entretient avec Barbara Gordon/Batgirl.

Bruce aux côtés de Dick dans Batman : Silence

Nightwing : 

Dick abandonna le costume de Robin après ces évènements pour devenir Nightwing. Ce nom lui fût inspiré par Superman, lorsque Clark raconta à Dick une légende kryptonienne à propos d’un Dieu protégeant les innocents dénommé Nightwing. Après la mort du second Robin, Jason Todd, assassiné par le Joker, les relations entre Dick et Bruce étaient plus tendues que jamais. Pourtant, lorsque Tim Drake découvre sa véritable identité et lui demande de redevenir Robin, Dick va voir Bruce pour faire de Tim le troisième Robin. Dick endossa même le costume de Batman après que Bane ait cassé le dos de Bruce. Lors des nombreuses fois ou Dick a endossé ce rôle, il a notamment construit un duo inoubliable de héros avec Damian en tant que Robin.

L’histoire des aventures de Dick en tant que Nightwing serait trop longue à expliquer, mais par la suite, Dick renforça son rôle de leader en tant que Teen Titans ou chez les Outsiders. Les ennemis caractéristiques de Nightwing sont Deathstroke, Tony Zucco, Double Face, ou Jean Paul Valley/Azrael, qu’il combat à plusieurs reprises entre Gotham, New York et Blüdhaven, en tant que Nightwing ou Batman.


LE NIGHTWING DU NEW 52.

Dans le renouveau DC de 2011, après les événements de Flashpoint et la découverte du Multiverse, Nightwing revient avec un costume rouge. Son histoire est principalement orientée dans la découverte de la vérité à propos de ses parents, et plus tard de son rôle dans la Justice League. Dans la série Batman, on découvre qu’il joue un rôle important dans la storyline de la cour des hiboux et bien sûr lorsque le Joker retourne à Gotham. Dans la série Batman, en ce moment, et notamment dans Batman et robin Eternal, Dick joue le rôle de chef de famille en l’absence de Bruce, retournant de nouveau à Gotham en tant que l’Agent 37 de Spyral. Démasqué par le Syndicat du Crime dans les événements de la Justice League un peu plus tôt, Dick se fait passer pour mort. En secret, Bruce lui demande de mentir à toute la famille pour infiltrer Spyral, une société secrète dont le but est de découvrir les identités, les secrets des héros de ce monde. Dick abandonne Nightwing pour devenir l’Agent 37 de Spyral, agent secret, qui bénéficie d’un implant Hypnos pour masquer son identité et avoir certains pouvoirs de contrôle mental. La série Grayson est devenue en peu de temps l’une de mes séries favorites.




Pour moi, le personnage de Dick Grayson est l’archétype de l’impossible mais vrai. Dick a été introduit dès 1940 dans l’univers de Batman en tant que Robin, et sa création relève d’un défi qui paraît insurmontable : créer un personnage qui puisse évoluer aux côtés du plus grand héros de comics de tous les temps : Batman. Ce personnage est un chef d’œuvre, car il n’est pas qu’un simple partenaire. Son histoire, son évolution rendent Nightwing attachant, de là à le définir comme un Batman moins sombre. La construction de son identité autour de l’idée qu’il est le fils spirituel de Batman, du seul héritier légitime de Bruce Wayne, lui donne une dimension supérieure que tous les autres Robin. Tout cela, ajouté au fait que s’est créé autour de lui un véritable univers qui lui est propre, un univers qui a réussi l’exploit de s’émanciper de celui de Batman sans jamais s’en séparer complètement,  nous fait réaliser que Dick est un chef de famille au même titre que Bruce, un grand frère pour tous les Robin. Et c’est pour toutes ces raisons qu’il est devenu mon personnage favori. Car il a tout d’un véritable héros : un côté très sombre comme Bruce Wayne, qui contraste avec un style complètement différent, moins sérieux, plus humouristique, et même si Dick ne possède pas les talents de detective que Brruce ou Tim, je recommende à tous la lecture de Grayson de Tim Seeley et de Batman & Robin Eternal de Scott Snyder, qui retrace les origines de Robin.

En regardant d'autres héros de DC et Marvel, jamais un partenaire d'un héros n'a eu autant d'impact que Robin. Superman, Iron Man, Captain America, aucun personnage aussi symbolique que Batman dans le monde des comics n'a de sidekick. Robin est LA référence de ce rôle.

Côté comics :


Nightwing, de Dennis Oneil et Greg land. Récemment ré éditée, je suis en train de la lire. J Critique à venir.


New 52 Nightwing, 5 tomes, de Kyle Higgins. (Plusieurs dessinateurs dans la série dont Eddy Barrows) : La série en elle-même est très bien menée, beaucoup de problématiques sont abordées notamment autour du meurtre des parents de Dick. Le seul point faible est le dessin, car de nombreux dessinateurs se sont succédés et les graphismes sont parfois inégaux.


Grayson, Tim Seeley et Tom King, 2 tomes, Tome 3 à paraître : Le renouveau de Dick au sein de Spyral, une série d’espionnage sans perdre l’ambiance de Nightwing. Très beaux graphismes, les meilleurs de Dick à ce jour selon moi. 


Batman & Robin Eternal : Une série très complexe, où Dick retourne à Gotham pour assurer un rôle de grand frère au sein d’un Bat-Family enrichie. (Cassandra Caïn, Stéphanie Brown…)


Apparitions notables : Beaucoup de séries Batman : BATMAN de Scott Snyder et Greg Capullo, BATMAN KNIGHTFALL, etc..
Tales of the Teen Titans, The Outsiders..
New 52 Justice League Tome 6-7.


A la prochaine pour la suite de ces articles ! :)

Grayson.